vendredi 18 mai 2012

"Charlie Gordon a 33 ans et l'âge mental d'un enfant de 6 ans."



Je n'ai qu'un mot à dire : WAOUH ! 

J'ai tellement aimé ce livre... Je pense, non ! je sais et je suis sûre que je l'envisagerai dans mes classes futures ! 
Ce roman nous présente une histoire si prenante, si émouvante ! Charlie a la chance de devenir plus intelligent, mais cette intelligence est un cadeau empoisonné... En effet, devenir plus intelligent signifie aussi être plus conscient du monde qui l'entoure, et Charlie prend conscience que toute sa vie les gens se sont moqués de lui et l'ont rejeté. Est-ce mieux d'en être conscient et à cause de cela, finir par s'isoler, mais pouvoir donner des conférences et rédiger des articles scientifiques ? Ou rester dans un retard mental, et avoir l'impression d'être ami avec tout le monde ? 
Quand son déclin se rapproche, Charlie fait tout pour comprendre à quoi cela est dû et s'il peut faire quelque chose pour l'empêcher...
Mais rien n'y fera... 

Lisez vite vite ce roman !

KEYES Daniel, Des Fleurs pour Algernon, Flammarion, "Tribal", Paris, 1959, 1966 (2011)

Genesis - "Tête de singe !"


Honnêtement, j'ai peu de choses à dire sur ce roman. Concernant le récit, j'ai bien évidemment été surprise par la révélation finale, même si je sentais que quelque chose d'étrange allait arriver. Mais je trouve que ce roman fait partie de ceux qui n'apportent rien, ou presque : avec le recul, je me suis sentie tellement détachée du récit que je n'ai pas vraiment été touchée... Un monde où il n'y a plus d'homme est, pour moi, à 100% déconnecté de notre monde contemporain. Comment alors comprendre et être touché par le message du roman ? 
De plus, je trouve que le côté philosophique peut également empêcher le jeune lecteur d'entrer dans l'histoire.. 

P.S.: Avant la lecture de ce roman et la lecture de "Genesis Alpha", j'avais pensé qu'il y aurait un lien entre eux. Et ben non !! ;) J'ai tellement adoré Genesis Alpha, et tellement peu apprécié Genesis... 

BECKETT Bernard, Genesis, Gallimard Jeunesse, "Pôle Fiction", Paris, 2009 

"Qu'est-ce que tu veux faire plus tard ? - Être heureux [...]"

Ce livre qui dit tout m'a vraiment donné de l'espoir. Malgré une situation familiale proche du chaos, Thomas (mais aussi Margot), grâce à l'aide de ses nouveaux amis, parvient à avoir bien plus de courage que beaucoup de gens n'en n'auront jamais sur toute leur vie... On retrouve la magie de l'enfance dans ce roman, c'est vraiment cela qui m'a séduite, malgré la confrontation à la dure réalité de la vie. 
Tout ce que j'aurais envie de faire si les personnages avaient été réels, c'aurait été de les prendre dans mes bras ! L'amour, c'est la solution à tous les problèmes :) :) 



J'ai envie de l'opposer à Junk sur le plan des caractères des personnages : alors qu'elle ne connait que des problèmes minimes contrairement à la plupart des autres personnages, Gemma décide la fugue comme solution. Et on voit bien que c'est loin d'être une solution, mais plutôt un piège qui se referme lentement sur elle, et les autres qu'elle a entraîné dans cette (més)aventure... Bien sûr les messages sont radicalement opposés : "Le livre qui dit tout" ne veut pas mettre en garde mais plutôt montrer que garder l'espoir permet de résoudre beaucoup de problèmes; tandis que dans "Junk", c'est clairement une mise en garde pour le jeune lecteur.

KUIJER Guus, Le livre qui dit tout , L'École des Loisirs, "neuf",  Paris, 2007

"L'Affaire Jennifer Jones"

Malgré que nous l'ayons déjà abordé en classe, je tiens à m'exprimer tout de même sur ce roman tout simplement prodigieux ! J'ai tout adoré, de A à Z ! Les personnages, les thèmes principaux, l'histoire en elle-même,... 
Comment ne pas prendre le parti de Jennifer, alias Alice, alias Kate quand l'histoire nous est présentée selon son point de vue ? On ne peut que la plaindre, même s'il est impossible de cautionner ce qu'elle a fait... Cependant, même si elle est considérée comme pardonnée aux yeux de la Justice, sa vie n'est, elle, pas de tout repos alors que c'est ce que l'on pourrait attendre. Cette société l'empêchera toujours de vivre librement 

Le plus étrange c'est que je me suis rendue compte de ma naïveté par l'intermédiaire de ce roman. En effet, mon cerveau d'"adulescent" (adulte + adolescent) n'a pas fonctionné plus rapidement que celui de Jenifer. Je n'ai pas directement saisi, par exemple, ce que faisait réellement sa mère.. J'ai vraiment cru pendant quelques pages que la proposition qu'elle avait faite à Jenifer n'était pas si malsaine que ça... Puis ma raison a repris le dessus sur mon coeur d'enfant et la "vérité" m'a complètement retourné l'estomac... 


En ayant lu ensuite "À la Brocante du coeur", j'ai directement fait un rapprochement avec ce roman, même si l'histoire est sensiblement différente. En fait, c'est la cruauté et l'appétit des sociétés (parfois par l'intermédiaire de certains personnages uniquement) qui m'ont frappée dans les deux romans... 

Je conseille vivement ces deux romans !  



CASSIDY Anne, L'Affaire Jennifer Jones, Milan, "Macadam", Toulouse, 2004

Compte rendu critique d'Hunger Games ...


 Hunger Games
COLLINS S., Hunger Games, Pocket Jeunesse, Paris, 2009

 

Hunger Games nous présente plusieurs personnages : l’héroïne, Katniss,  issue du district Douze, vit seule avec sa sœur Prim et sa mère, qui n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis que le père est décédé. Gale, son meilleur ami, et elle sont des battants et pratiquent régulièrement la chasse (pourtant interdite) afin de permettre la survie de leur famille en allant sur le marché noir. Katniss et Gale s’occupent tous les deux de leurs frères et sœurs respectifs et rêvent souvent d’une vie meilleure pour leur famille.
Quand arrive le jour de la Moisson (le jour où les deux tributs de chaque district sont sélectionnés pour participer aux jeux), c’est le nom de Prim qui est tiré au sort. Katniss se porte alors volontaire afin d’épargner les jeux à sa sœur, âgée de 12 ans.
Katniss et le tribut garçon de son district, Peeta, fils du boulanger, partent alors pour le Capitole, accompagnés par leur mentor, Haymitch, le dernier gagnant des Hunger Games issu du district douze. Là, ils sont dorlotés, nourris comme des rois, ils participent aux entrainements et sont présentés au public. À partir de ce moment, toutes les stratégies sont possibles pour amadouer les sponsors qui pourraient se révéler très utiles durant le jeu
Ensuite, arrive le moment de débuter les jeux. Les tributs sont lâchés dans un environnement construit de toute pièce. Les Hunger Games ne prendront fin que lorsqu’il ne restera qu’un tribut sur les vingt-quatre de départ. Au fil des jeux, les tributs sont peu à peu éliminés. Mais une annonce a été faite : les règles ont changé : deux tributs d’un même district peuvent maintenant remporter la compétition. Katniss part donc à la recherche de Peeta…
Pour la fin des jeux, ils sont forcés de se rendre dans la zone centrale du terrain, là où se trouve la corne d’abondance. Là, un combat acharné s’engage entre eux et Cato, tribut impitoyable d’un autre district. Cato est finalement éliminé, et Katniss et Peeta s’estiment donc gagnants… Jusqu’à ce que la nouvelle règle soit annulée. Cela implique que Katniss et Peeta doivent s’affronter. À la place, Katniss convainc Peeta d’utiliser une ruse pour leur éviter cette issue. Ils parviennent donc à déjouer la règle, et sont les deux gagnants de ces Hunger Games. Mais, par cet acte, Katniss a défié ouvertement le Capitole. Et cela ne plaît évidemment pas à tout le monde. Les conséquences sont développées dans le second tome : « L’Embrasement ».

Suzanne Collins est née en 1964, elle est « romancière et auteur[e] de bande dessinée.

Elle a commencé sa carrière en 1991 comme scénariste de spectacles télévisés pour enfants. Elle a travaillé sur plusieurs émissions de télévision pour la chaine Nickelodeon.

C'est la rencontre d'un auteur de livres pour enfants qui l'a poussée à se lancer elle aussi dans cette voie. Après plusieurs livres de fantasy, elle connaît un immense succès international avec le premier tome de sa série Hunger Games. 

The Hunger Games est le premier roman d'une trilogie, qui a été publié en Septembre 2008 par Scholastic Press […]. Il a été suivi par Catching Fire (L'Embrasement), en Septembre 2009 […]. Le troisième livre de la trilogie (Mockingjay) est sorti en 2010. Le titre français, La Révolte, est sort le 05 mai 2011. Elle [a aidé et travaillé] sur le script d'une adaptation de la trilogie au cinéma.»[1]


Hunger Games  s’inscrit clairement dans le genre de la science-fiction : le lecteur sait que le récit se situe dans le futur, dans une zone géographique correspondant aux États-Unis actuels. De plus, le Capitole use d’une science, d’une technologie qui n’existe pas dans notre société actuelle.

Ce roman aborde plusieurs thèmes. Le premier, comme souvent dans les romans de science-fiction, envisage les abus d’une entité s’attribuant tous les pouvoirs, notamment le droit de vie ou de mort sur son peuple. Cette entité, le Capitole, organise chaque année des jeux pour rappeler que la vie dans les districts se mérite, et que toute rébellion se paye. Cependant, le Capitole a compris qu’il ne suffisait pas « d’exterminer » des gens au hasard pour maintenir la peur, il faut que le peuple garde un espoir, et cet espoir est incarné par le survivant des jeux.
Le deuxième thème abordé est celui de la dérive des téléréalités. En effet, les habitants du Capitole raffolent des jeux, des combats à morts, de la cruauté, des histoires d’amour, de haine, d’amitié,…  Rien n’est épargné aux tributs : des feux dévastateurs, des abeilles tueuses, des chiens-monstres affamés de chair fraiche,… Tout ça pour le plaisir des habitants du Capitole. Or, ce sont des vies qui sont en jeu, les vies de tributs qui n’ont plus d’intimité, qui doivent simuler pour espérer s’attirer les faveurs des sponsors et donc survivre.  
Le troisième thème envisagé est un aspect de la nature humaine : la cruauté. D’une part, la cruauté gratuite, comme celle des tributs des districts Un ou Deux, éduqués dans la préparation physique à la résistance aux jeux ; être tribut dans ces districts est un véritable honneur. D’autre part, la cruauté d’enlever une vie pour survivre. Katniss, Peeta, et d’autres tributs sont obligés d’ôter des vies, peu importe les moyens utilisés, tant que leur propre vie est préservée.
Le but de ce livre est évidemment de mettre en garde (but inhérent à la science-fiction) ; mettre en garde contre les abus de pouvoir. Des questionnements découlent alors : Pourquoi les districts ne s’allient-ils pas pour se rebeller ? Dans quelle mesure peut-ont faire semblant ? Peut-on tout simuler et à quel prix ? Ensuite, l’homme est-il naturellement cruel ou la cruauté nait-elle au contact d’un environnement qui l’imposerait ? Mais également, peut-on vivre normalement quand on a ôté des vies ? Haymitch donne au lecteur un élément de réponse… Les tributs gagnants sont effectivement en vie, mais est-ce une vie qui mérite d’être vécue ? Ils sont censés représenter l’espoir, mais eux-mêmes n’ont plus d’espoir…

Hunger Games, comme mentionné plus haut, a fait l’objet d’une adaptation cinématographique dont le premier volet vient de sortir en ce mois d’avril. Le film respecte assez globalement le récit : les caractères des personnages sont évoqués correctement, les événements également. Mais la dimension psychologique des personnages n’est pas présentée dans le film ; ce qui est normal vu les contraintes de l’image. Mais c’est donc toute une partie de l’histoire qui est amputée !

L’histoire de Hunger Games répond aux attentes des jeunes (et moins jeunes) lecteurs en termes d’actions : elle est pleine de suspens et de rebondissements. Cependant, il ne peut que deviner l’issue des jeux, du moins en partie. « On s’y attendait ! » serait la phrase qui caractérise le mieux le récit. Pourquoi consacrer une trilogie à une histoire dont le héros mourrait dans le premier tome ? Mais, évidemment, on devine que l’histoire va plus loin dans les autres tomes et ne se limite pas à la victoire des jeux.
De plus, et cet élément n’est pas des moindres, le sujet a déjà été abordé. C’est même plus que ça : Hunger Games est clairement tiré de Battle Royal, de Kōshun Takami : à part la zone géographique et quelques conditions de jeux, l’histoire de Hunger Games lui ressemble en tous points…
On peut donc s’interroger sur la légitimé de ce roman et de son statut de « best-seller ». Comment justifier, pourtant, un tel engouement du public ? Un élément de réponse pourrait être la distance entre les années d’éditions : le public visé a changé depuis. Malgré cela, les lecteurs de Battle Royal n’auront sûrement pas apprécié cette imitation…
Hunger Games est, certes, une histoire attrayante et passionnante, mais Suzanne Collins ne peut en tirer aucun mérite !


lundi 9 avril 2012

La S-F dans toute sa splendeur !

Voici trois oeuvres lues pour les lectures de Mme Audin.



1. BRADBURY R., Fahrenheit 451, Gallimard, "folio SF", 2011, Paris


Montag est pompier, c'est-à-dire qu'il brûle tous les livres, voire les maisons et même les occupants de ces maisons où l'on a trouvé des livres. Montag se satisfait dans son métier. 
Mais il va rencontrer Clarisse, une jeune fille pas tout à fait comme il le faudrait: elle discute, s'interroge, ... À partir de cette rencontre, Montag va se rendre compte qu'il n'est pas heureux, et lui-même va se questionner sur la société dans laquelle il vit et sur les règles qui la régissent. 
Montag, déjà tombé dans l'illégalité en détenant plusieurs livres, va s'y enfoncer encore plus. 
Une chasse s'engage alors contre lui. Il finit par s'échapper et il fuit la ville, sur les conseils d'un homme plus âgé qui l'a aidé. 
En périphérie de la ville, il va rencontrer un groupe d'hommes érudits et seuls. Ils sont les détenteurs de la connaissance : chacun d'eux a mémorisé un livre qui a marqué les générations précédentes. 
Ensuite, la guerre éclate et la ville est bombardée. Les érudits savent alors qu'ils pourront peut-être un jour changer les mentalités. 
Le livre a connu une adaptation cinématographique.

J'avoue que je n'ai pas du tout apprécié cette histoire. Je ne distingue même pas clairement les principes imposés par la société dans laquelle évolue Montag, excepté l'interdiction de lire. De plus, j'ai l'impression que le récit était un peu sans queue ni tête, les évènements se déroulent sans vraiment suivre une logique. Enfin, je ne comprends pas les dires des érudits à la fin du récit. Pour moi, ils sont comme "fous" !
J'ai donc été déçue par ce livre.



2. K. DICK P., Le maître du Haut Château, J'ai lu, 1970, Paris

En revanche, je n'ai pas du tout été déçue par ce roman-ci. L'auteur nous propose une histoire reflétant une société née de la victoire de l'Allemagne et du Japon durant la deuxième guerre mondiale. Tout cela au travers des histoires de différents personnages. Dans chaque situation, au moins un des protagonistes lit "La Sauterelle pèse lourd", un roman qui raconte ce qui se serait passé si c'était les Alliés qui avaient remporté la guerre. Un des personnage, Juliana, va être tellement bouleversée par ce récit qu'elle décide de se rendre chez l'auteur du livre et de lui poser la question qui lui tient à coeur... À vous de lire pour la connaître ;)



3. SILVERBERG R., Les temps parallèles, Le Bélial, Le Livre de Poche science-fiction, 2004, Paris



Dans une société très libérée sexuellement, où on utilise toutes sortes d'hallucinogènes pour augmenter le plaisir et les sensations, Jud Elliott décide de s'engager dans le Service Temporel, en tant que Guide. Durant cette année 2059, les voyages temporels sont plus que lucratifs : pour une somme importante, des touristes peuvent visiter une époque de leur choix et vivre ainsi les évènements réels. 
Jud, spécialiste de l'histoire de Byzance, suit d'abord des cours théoriques, puis est formé par d'autres guides très charismatiques. 
Lorsque Jud peut enfin guider seul ses touristes, il va s'embarquer parallèlement dans une histoire d'amour avec une de ses ancêtres. Malheureusement, un touriste va déroger aux règles et s'enfuit dans les temps parallèles. Jud, qui veut d'abord régler le problème par lui-même, va créer des paradoxes temporels. 
S'ensuit une chasse infernale pour retrouver le touriste en question, avec l'aide de tous les amis de Jud... et l'autre Jud !
Mais les conséquences vont se révéler plus que dramatiques pour tous les Jud des temps parallèles... 

J'ai vraiment bien aimé cette histoire, pleine de suspens concernant le sort de Jud; mais il y avait pour moi trop de sexe !

"Tu as les mêmes yeux que moi, la même couleur de cheveux. Nous nous ressemblons tellement. Toi aussi tu te poseras des questions. Et tu finiras par comprendre, petit frère. Tu verras. [...] On est pareils. Je te regarde dans les yeux et c'est comme si je me regardais dans un miroir qui permet de remonter le temps. Ils ne t'ont fait que pour moi, n'oublie pas."

MICHAELS R., Genesis Alpha, Milan, "Macadam", 2008, Toulouse



Genesis Alpha, un jeu complet où l'on peut évoluer selon ses choix. Josh et son frère Max, plus âgé que lui, sont fous de ce jeu : dès que le week-end arrive, ils passent tous leur temps libre à jouer ensemble, Josh depuis la maison, et Max depuis sa chambre à la fac. 
Mais tout bascule quand Max est arrêté par la police et inculpé pour le meurtre de Karen Crosse, une étudiante à peut près du  même âge que lui. Josh et ses parents sont persuadés que Max est innocent. Cependant, les certitudes de Josh vont être ébranlées par Rachel, la soeur de Karen, qui s'est cachée dans la cabane de jardin de la famille de Josh. 

Elle finit par convaincre Josh que Max avait un autre personnage sur Genesis Alpha et qu’il l’utilisait pour avoir des « proies ». Josh et elle vérifient et découvrent les dizaines de conversations que Max avait avec plusieurs filles. Il recueillait le plus d’informations possibles sur elle, et Rachel faisait partie de ses filles. Sauf que, sur un coup de tête, elle s’est fait passer pour sa sœur. Rachel est donc devenue la cible de Max et non Karen.

Josh ne comprend pas, même s’il sait que Max est bien le coupable. Il fini par avouer à son père ce qu’il a découvert, et en conséquence, Max finit par avouer son crime. Mais lorsque Josh rend visite à Max, celui-ci sous-entend autre chose par rapport à leur ressemblance si forte. Quelque chose que Josh ne comprendra qu’en regardant une émission où apparaît le nouvel avocat de Max. Josh est le clone de Max, et pas seulement un bébé-médicament comme il l’avait toujours pensé.

Josh est-il destiné à devenir un tueur comme son frère/clone ?



Avant de lire le roman, j’ai lu le résumé apéritif, ce que je fais pourtant rarement. Et je pense que je n’aurais pas dû. En fait, il y a un paragraphe que j’aurais préféré ne pas lire : « Tout accuse Max. Mais est-il vraiment le monstre que l’on dépeint ? La vérité risque d’être plus terrible encore… ». Ainsi, durant toute ma lecture, je savais que Max serait coupable, mais je m’attendais aussi à un élément supplémentaire. J’ai adoré l’histoire, mais savoir plus ou moins à quoi m’attendre s’est révélé fort décevant !


Ce livre pose plusieurs questions. 

Premièrement, quelle est l’importance du jeu et d’internet en général dans la “préparation” du crime ? En effet, Max choisit ses “proies” et recueille des informations sur celles-ci grâce au jeu Genesis Alpha. En conséquence, la question de connaître la véritable identité de l’individu auquel on s’adresse par l’intermédiaire d’internet se pose également. Ce n’est pas vraiment le cas de Max ici, même s’il ne révèle que peu d’informations sur lui, mais c’est plutôt le cas de Rachel, qui se fait passer pour sa sœur, sans arrière pensée. Le livre met donc en garde le lecteur : celui-ci doit être très vigilant concernant le monde d’internet, et plus particulièrement lorsqu’il rentre en contact avec d’autres internautes.

Deuxièmement, ce roman pose la question du rôle de l’éducation dans la « création » d’un meurtrier. Est-ce une question de génétique ou d’éducation et d’environnement ? Dans le cas présenté par le livre, j’aurais tendance à dire qu’il y a un peu des deux. En effet, peut-être que Max a été vraiment traumatisé après avoir découvert que Josh était son clone. Mais n’importe quel enfant ne serait pas devenu psychopathe pour autant ; en plus de l’influence de son environnement, Max est fragile. L’un d’un l’autre, cela a crée chez lui un déséquilibre, qui s’est exprimé par une tendance au meurtre. D’ailleurs, il n’est pas dit dans le livre si Max a commis d’autres crimes ou non.

Troisièmement, la question de l’éthique par rapport au bébé-médicament puis au clonage se pose également. 

Peut-on utiliser un être humain pour en guérir un autre ? Quel est l’impact psychologique sur cet être-médicament ? Dans ce récit, je pense que l’impact sur Josh est assez limité car ses parents lui ont expliqué le processus depuis son enfance, ainsi que le fait que ça ne change rien au niveau de l’amour qu’il lui porte. 

Ensuite, peut-on ou non cloner un être humain ? Quelles sont les conséquences pour l’être qui fait l’objet du clonage ? Et quelles sont-elles pour « le clone » ? Le narrateur dans ce récit est « le clone ». Je pense bien sûr que ce n’est pas anodin : en effet, nous pouvons ainsi connaître l’impact de la révélation sur Josh, les questionnements qui en découlent. Josh sait qu’il est différent de son frère, même s’ils ont le même ADN ; ou plutôt, il veut s’en convaincre totalement. Ses parents ne cessent de lui répéter qu’ils ne sont pas plus qu’une sorte de jumeaux : chacun d’un a développé sa propre personnalité. De plus, la différence d’âge implique qu’ils ne sont de toute façon pas identiques, ou plutôt, pas identiques au même moment. En ce qui concerne Max, on ne sait pas vraiment ce qu’il pense, mais on peut deviner que la révélation a un certain impact sur lui, vu les conséquences qui vont en découler (même si on ne peut pas dire que la révélation du clonage soit la seule cause de ces événements).

De plus, la question de l’éthique se pose en parallèle avec la question de la légalité. En effet, si une loi interdisant le clonage est passée, c’est qu’il y a de bonnes raisons. Cependant, dans le roman, l’avis des parents est assez convainquant : ils sont persuadés que cloner un être humain, ne rend pas les deux êtres identiques ; ils en ont d’ailleurs la preuve avec Josh et Max, ils ont tous les deux des personnalités différentes, malgré des intérêts et des goûts proches.

De mon côté, je suis un peu partagée. Je pense que les parents ont eu raison de cacher le clonage, non seulement pour la question de la loi, mais également pour la question des réactions du reste de la population. En effet, ils voulaient sauver la vie de leur enfant, ce n’était pas une sorte de « jeu » pour eux. D’autre part, il reste beaucoup de « superstitieux » et de conservateurs, ceux-ci peuvent ne pas comprendre et ne pas accepter. Mais nous avons une preuve dans ce roman que deux êtres clonés peuvent vivre indépendamment et différemment l’un de l’autre. Selon moi, l’intention des parents dans le roman est louable, ils ont également élevé leurs enfants très correctement, en leur montrant l’importance d’avoir sa propre personnalité. De plus, le contexte du clonage leur est plutôt « favorable », la différence d’âge permet la « différenciation » des individus. Ils ont ainsi sauvé une vie, et donné naissance à un deuxième individu qu’ils aiment autant que le premier, et pour ce qu’il est, indépendamment de son frère. 



Mais, de toute façon, j'ai ADORÉ cette histoire ! De plus, c'est un roman très intéressant à envisager en classe. 

Docteur Jekyll VS M. Hyde. Un combat profond et violent.

Avant de commencer ma lecture, je connaissais déjà des bribes de cette histoire au travers de liens intertextuels dans d'autres oeuvres, notamment dans "La ligue des Gentleman extraordinaires", film dont l'un des protagonistes est le Dr Jekyll/M. Hyde. Il existe également des adaptations cinématographiques dédiées à cette oeuvre. Et je dois dire que je trouve cela dommage. Le suspens a une place importante dans le récit et il a été "gâché" par mes connaissances antérieures ! 

Image du film "La ligue des Gentleman extraordinaires" 


En dehors de cet élément, j'ai vraiment adoré cette histoire ! Je la trouve vraiment intéressante ! 
Néanmoins, je m'interroge sur le public visé par cette oeuvre. À des jeunes de quel âge est-il judicieux de présenter ce roman ?  Je trouve que le vocabulaire peut entraver la compréhension. Cependant, il serait peut-être intéressant d'envisager ce roman pour justement aborder un vocabulaire et un style plus soutenus. En comparaison, des autres romans envisagés durant cette année, le niveau de langue est vraiment différent ! 
De plus, c'est une histoire plus noire qui est présentée, avec une fin tragique, des problèmes plus profonds et plus psychologiques que ce qui a été abordé jusqu'ici au travers des romans (la noirceur de l'âme humaine, la déchéance et les vices, les déviances scientifiques). En effet, certains abordaient des problèmes de fond, mais une fin plus agréable était alors proposée. 



STEVENSON R. L., L'étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde, Gallimard, "folioplus classiques", 2005, Paris

mardi 13 mars 2012

"Tu vois, tu as déjà dit que tu pouvais faire quelque chose comme ça, alors pourquoi ne pas le faire pour de bon, leur montrer que tu pouvais le faire, que ce que tu as dit dans ce bureau était vrai pour de bon et pas faux."

 

"À la brocante du coeur" 

Ce roman raconte l'histoire de Jason, douze ans,  le dernier à avoir vu la petite Alice, qui a été retrouvée morte par la suite. Pour l'inspecteur Braxton, et bientôt pour Trent, "interrogateur" professionnel, cela ne fait aucun doute que Jason est coupable. Le récit nous plonge au coeur de la situation vécue par Jason, et nous montre comment celle-ci lui aura finalement porté préjudice, malgré son innocence. 


Ce roman m'a énormément plu, et plus précisément la fin. Une fin qui finit mal, c'est tout ce que j'aime !


Piste Didactique : Faire rédiger une suite à ce récit.



CORMIER Robert, À la brocante du coeur, Médium, L'École des loisirs, 2008, Paris

jeudi 9 février 2012

"[...] je devinai que les gracieux enfants du monde supérieur n'étaient pas les seuls descendants de notre génération, mais que cet être blême, immonde, ténébreux, [...], était aussi l'héritier des âges antérieurs."

Cet article est dédié à "La Machine à explorer le Temps" d'Herbert George WELLS.

L'explorateur a traversé le temps grâce à sa construction, sa machine. Il atterrit dans un monde qui, a première vue, semble avoir évolué positivement au point que les petits hommes qui y vivent ne doivent plus être agressifs, méchants, égoïstes les uns envers les autres pour assurer leur survie, et quelque part ils ont aussi perdu leur intelligence.. Mais, après plus d'explorations, il découvre la face immergée de l'iceberg : les êtres sauvages et affamés de petits hommes. L'humanité s'est séparée en deux "races" d'êtres : d'un côté des petits hommes stupides et naïfs, apeurés lorsque la nuit tombe, et de l'autre côté, tout aussi stupides, les êtres blancs, guidés par leur instinct. Aucune issue ne semble possible dans ce monde qui, finalement, n'est rien de plus qu'une jungle humaine... Notre société risque-t-elle cette issue ?




Avec cette oeuvre, un ressenti a commencé à germer en moi : les science-fictions, malgré le fait qu'elles mettent en garde contre une société qui aurait évolué dans un abus, sont pour moi majoritairement démoralisantes. Ne peut-il pas exister un récit de ce genre qui transmettrait un message d'espoir ? Bien sûr, former l'esprit critique est un argument fort pour justifier l'aspect excessif des sociétés présentées, mais, excepté "Le Passeur" (vu en classe durant l'année 2010-2011), on ne présente que rarement des solutions ou des situations qui pourraient faire reprendre espoir !
Remarque : je pense que le fait que notre liste de lecture en littérature générale ne comporte presque uniquement que des science-fictions, m'empêche de prendre du "recul" et je me sens plutôt assaillie par toutes ces SF !


À ajouter : commentaire concernant une adaptation cinématographique ;)

H. G. WELLS, "La Machine à explorer le Temps", Mercure de France, Folio SF, 2010