vendredi 18 mai 2012

"Charlie Gordon a 33 ans et l'âge mental d'un enfant de 6 ans."



Je n'ai qu'un mot à dire : WAOUH ! 

J'ai tellement aimé ce livre... Je pense, non ! je sais et je suis sûre que je l'envisagerai dans mes classes futures ! 
Ce roman nous présente une histoire si prenante, si émouvante ! Charlie a la chance de devenir plus intelligent, mais cette intelligence est un cadeau empoisonné... En effet, devenir plus intelligent signifie aussi être plus conscient du monde qui l'entoure, et Charlie prend conscience que toute sa vie les gens se sont moqués de lui et l'ont rejeté. Est-ce mieux d'en être conscient et à cause de cela, finir par s'isoler, mais pouvoir donner des conférences et rédiger des articles scientifiques ? Ou rester dans un retard mental, et avoir l'impression d'être ami avec tout le monde ? 
Quand son déclin se rapproche, Charlie fait tout pour comprendre à quoi cela est dû et s'il peut faire quelque chose pour l'empêcher...
Mais rien n'y fera... 

Lisez vite vite ce roman !

KEYES Daniel, Des Fleurs pour Algernon, Flammarion, "Tribal", Paris, 1959, 1966 (2011)

Genesis - "Tête de singe !"


Honnêtement, j'ai peu de choses à dire sur ce roman. Concernant le récit, j'ai bien évidemment été surprise par la révélation finale, même si je sentais que quelque chose d'étrange allait arriver. Mais je trouve que ce roman fait partie de ceux qui n'apportent rien, ou presque : avec le recul, je me suis sentie tellement détachée du récit que je n'ai pas vraiment été touchée... Un monde où il n'y a plus d'homme est, pour moi, à 100% déconnecté de notre monde contemporain. Comment alors comprendre et être touché par le message du roman ? 
De plus, je trouve que le côté philosophique peut également empêcher le jeune lecteur d'entrer dans l'histoire.. 

P.S.: Avant la lecture de ce roman et la lecture de "Genesis Alpha", j'avais pensé qu'il y aurait un lien entre eux. Et ben non !! ;) J'ai tellement adoré Genesis Alpha, et tellement peu apprécié Genesis... 

BECKETT Bernard, Genesis, Gallimard Jeunesse, "Pôle Fiction", Paris, 2009 

"Qu'est-ce que tu veux faire plus tard ? - Être heureux [...]"

Ce livre qui dit tout m'a vraiment donné de l'espoir. Malgré une situation familiale proche du chaos, Thomas (mais aussi Margot), grâce à l'aide de ses nouveaux amis, parvient à avoir bien plus de courage que beaucoup de gens n'en n'auront jamais sur toute leur vie... On retrouve la magie de l'enfance dans ce roman, c'est vraiment cela qui m'a séduite, malgré la confrontation à la dure réalité de la vie. 
Tout ce que j'aurais envie de faire si les personnages avaient été réels, c'aurait été de les prendre dans mes bras ! L'amour, c'est la solution à tous les problèmes :) :) 



J'ai envie de l'opposer à Junk sur le plan des caractères des personnages : alors qu'elle ne connait que des problèmes minimes contrairement à la plupart des autres personnages, Gemma décide la fugue comme solution. Et on voit bien que c'est loin d'être une solution, mais plutôt un piège qui se referme lentement sur elle, et les autres qu'elle a entraîné dans cette (més)aventure... Bien sûr les messages sont radicalement opposés : "Le livre qui dit tout" ne veut pas mettre en garde mais plutôt montrer que garder l'espoir permet de résoudre beaucoup de problèmes; tandis que dans "Junk", c'est clairement une mise en garde pour le jeune lecteur.

KUIJER Guus, Le livre qui dit tout , L'École des Loisirs, "neuf",  Paris, 2007

"L'Affaire Jennifer Jones"

Malgré que nous l'ayons déjà abordé en classe, je tiens à m'exprimer tout de même sur ce roman tout simplement prodigieux ! J'ai tout adoré, de A à Z ! Les personnages, les thèmes principaux, l'histoire en elle-même,... 
Comment ne pas prendre le parti de Jennifer, alias Alice, alias Kate quand l'histoire nous est présentée selon son point de vue ? On ne peut que la plaindre, même s'il est impossible de cautionner ce qu'elle a fait... Cependant, même si elle est considérée comme pardonnée aux yeux de la Justice, sa vie n'est, elle, pas de tout repos alors que c'est ce que l'on pourrait attendre. Cette société l'empêchera toujours de vivre librement 

Le plus étrange c'est que je me suis rendue compte de ma naïveté par l'intermédiaire de ce roman. En effet, mon cerveau d'"adulescent" (adulte + adolescent) n'a pas fonctionné plus rapidement que celui de Jenifer. Je n'ai pas directement saisi, par exemple, ce que faisait réellement sa mère.. J'ai vraiment cru pendant quelques pages que la proposition qu'elle avait faite à Jenifer n'était pas si malsaine que ça... Puis ma raison a repris le dessus sur mon coeur d'enfant et la "vérité" m'a complètement retourné l'estomac... 


En ayant lu ensuite "À la Brocante du coeur", j'ai directement fait un rapprochement avec ce roman, même si l'histoire est sensiblement différente. En fait, c'est la cruauté et l'appétit des sociétés (parfois par l'intermédiaire de certains personnages uniquement) qui m'ont frappée dans les deux romans... 

Je conseille vivement ces deux romans !  



CASSIDY Anne, L'Affaire Jennifer Jones, Milan, "Macadam", Toulouse, 2004

Compte rendu critique d'Hunger Games ...


 Hunger Games
COLLINS S., Hunger Games, Pocket Jeunesse, Paris, 2009

 

Hunger Games nous présente plusieurs personnages : l’héroïne, Katniss,  issue du district Douze, vit seule avec sa sœur Prim et sa mère, qui n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis que le père est décédé. Gale, son meilleur ami, et elle sont des battants et pratiquent régulièrement la chasse (pourtant interdite) afin de permettre la survie de leur famille en allant sur le marché noir. Katniss et Gale s’occupent tous les deux de leurs frères et sœurs respectifs et rêvent souvent d’une vie meilleure pour leur famille.
Quand arrive le jour de la Moisson (le jour où les deux tributs de chaque district sont sélectionnés pour participer aux jeux), c’est le nom de Prim qui est tiré au sort. Katniss se porte alors volontaire afin d’épargner les jeux à sa sœur, âgée de 12 ans.
Katniss et le tribut garçon de son district, Peeta, fils du boulanger, partent alors pour le Capitole, accompagnés par leur mentor, Haymitch, le dernier gagnant des Hunger Games issu du district douze. Là, ils sont dorlotés, nourris comme des rois, ils participent aux entrainements et sont présentés au public. À partir de ce moment, toutes les stratégies sont possibles pour amadouer les sponsors qui pourraient se révéler très utiles durant le jeu
Ensuite, arrive le moment de débuter les jeux. Les tributs sont lâchés dans un environnement construit de toute pièce. Les Hunger Games ne prendront fin que lorsqu’il ne restera qu’un tribut sur les vingt-quatre de départ. Au fil des jeux, les tributs sont peu à peu éliminés. Mais une annonce a été faite : les règles ont changé : deux tributs d’un même district peuvent maintenant remporter la compétition. Katniss part donc à la recherche de Peeta…
Pour la fin des jeux, ils sont forcés de se rendre dans la zone centrale du terrain, là où se trouve la corne d’abondance. Là, un combat acharné s’engage entre eux et Cato, tribut impitoyable d’un autre district. Cato est finalement éliminé, et Katniss et Peeta s’estiment donc gagnants… Jusqu’à ce que la nouvelle règle soit annulée. Cela implique que Katniss et Peeta doivent s’affronter. À la place, Katniss convainc Peeta d’utiliser une ruse pour leur éviter cette issue. Ils parviennent donc à déjouer la règle, et sont les deux gagnants de ces Hunger Games. Mais, par cet acte, Katniss a défié ouvertement le Capitole. Et cela ne plaît évidemment pas à tout le monde. Les conséquences sont développées dans le second tome : « L’Embrasement ».

Suzanne Collins est née en 1964, elle est « romancière et auteur[e] de bande dessinée.

Elle a commencé sa carrière en 1991 comme scénariste de spectacles télévisés pour enfants. Elle a travaillé sur plusieurs émissions de télévision pour la chaine Nickelodeon.

C'est la rencontre d'un auteur de livres pour enfants qui l'a poussée à se lancer elle aussi dans cette voie. Après plusieurs livres de fantasy, elle connaît un immense succès international avec le premier tome de sa série Hunger Games. 

The Hunger Games est le premier roman d'une trilogie, qui a été publié en Septembre 2008 par Scholastic Press […]. Il a été suivi par Catching Fire (L'Embrasement), en Septembre 2009 […]. Le troisième livre de la trilogie (Mockingjay) est sorti en 2010. Le titre français, La Révolte, est sort le 05 mai 2011. Elle [a aidé et travaillé] sur le script d'une adaptation de la trilogie au cinéma.»[1]


Hunger Games  s’inscrit clairement dans le genre de la science-fiction : le lecteur sait que le récit se situe dans le futur, dans une zone géographique correspondant aux États-Unis actuels. De plus, le Capitole use d’une science, d’une technologie qui n’existe pas dans notre société actuelle.

Ce roman aborde plusieurs thèmes. Le premier, comme souvent dans les romans de science-fiction, envisage les abus d’une entité s’attribuant tous les pouvoirs, notamment le droit de vie ou de mort sur son peuple. Cette entité, le Capitole, organise chaque année des jeux pour rappeler que la vie dans les districts se mérite, et que toute rébellion se paye. Cependant, le Capitole a compris qu’il ne suffisait pas « d’exterminer » des gens au hasard pour maintenir la peur, il faut que le peuple garde un espoir, et cet espoir est incarné par le survivant des jeux.
Le deuxième thème abordé est celui de la dérive des téléréalités. En effet, les habitants du Capitole raffolent des jeux, des combats à morts, de la cruauté, des histoires d’amour, de haine, d’amitié,…  Rien n’est épargné aux tributs : des feux dévastateurs, des abeilles tueuses, des chiens-monstres affamés de chair fraiche,… Tout ça pour le plaisir des habitants du Capitole. Or, ce sont des vies qui sont en jeu, les vies de tributs qui n’ont plus d’intimité, qui doivent simuler pour espérer s’attirer les faveurs des sponsors et donc survivre.  
Le troisième thème envisagé est un aspect de la nature humaine : la cruauté. D’une part, la cruauté gratuite, comme celle des tributs des districts Un ou Deux, éduqués dans la préparation physique à la résistance aux jeux ; être tribut dans ces districts est un véritable honneur. D’autre part, la cruauté d’enlever une vie pour survivre. Katniss, Peeta, et d’autres tributs sont obligés d’ôter des vies, peu importe les moyens utilisés, tant que leur propre vie est préservée.
Le but de ce livre est évidemment de mettre en garde (but inhérent à la science-fiction) ; mettre en garde contre les abus de pouvoir. Des questionnements découlent alors : Pourquoi les districts ne s’allient-ils pas pour se rebeller ? Dans quelle mesure peut-ont faire semblant ? Peut-on tout simuler et à quel prix ? Ensuite, l’homme est-il naturellement cruel ou la cruauté nait-elle au contact d’un environnement qui l’imposerait ? Mais également, peut-on vivre normalement quand on a ôté des vies ? Haymitch donne au lecteur un élément de réponse… Les tributs gagnants sont effectivement en vie, mais est-ce une vie qui mérite d’être vécue ? Ils sont censés représenter l’espoir, mais eux-mêmes n’ont plus d’espoir…

Hunger Games, comme mentionné plus haut, a fait l’objet d’une adaptation cinématographique dont le premier volet vient de sortir en ce mois d’avril. Le film respecte assez globalement le récit : les caractères des personnages sont évoqués correctement, les événements également. Mais la dimension psychologique des personnages n’est pas présentée dans le film ; ce qui est normal vu les contraintes de l’image. Mais c’est donc toute une partie de l’histoire qui est amputée !

L’histoire de Hunger Games répond aux attentes des jeunes (et moins jeunes) lecteurs en termes d’actions : elle est pleine de suspens et de rebondissements. Cependant, il ne peut que deviner l’issue des jeux, du moins en partie. « On s’y attendait ! » serait la phrase qui caractérise le mieux le récit. Pourquoi consacrer une trilogie à une histoire dont le héros mourrait dans le premier tome ? Mais, évidemment, on devine que l’histoire va plus loin dans les autres tomes et ne se limite pas à la victoire des jeux.
De plus, et cet élément n’est pas des moindres, le sujet a déjà été abordé. C’est même plus que ça : Hunger Games est clairement tiré de Battle Royal, de Kōshun Takami : à part la zone géographique et quelques conditions de jeux, l’histoire de Hunger Games lui ressemble en tous points…
On peut donc s’interroger sur la légitimé de ce roman et de son statut de « best-seller ». Comment justifier, pourtant, un tel engouement du public ? Un élément de réponse pourrait être la distance entre les années d’éditions : le public visé a changé depuis. Malgré cela, les lecteurs de Battle Royal n’auront sûrement pas apprécié cette imitation…
Hunger Games est, certes, une histoire attrayante et passionnante, mais Suzanne Collins ne peut en tirer aucun mérite !